« Je suis le rythme de leurs pupilles »

« Je suis le rythme de leurs pupilles » affirme une attention partagée, un battement commun dans un contexte de contradictions. Ici, les œuvres se tissent dans les interstices de ce qui nous traverse : luttes collectives, héritages fragmentés, gestes de soin et de rupture.

Jo·hana Blanc présente une œuvre sonore logée dans des sculptures-coussins enveloppantes. Pour entendre, il faut s’y plonger, y enfouir la tête. Ce geste intime donne accès à un montage de textes personnels et d’entretiens avec des camarades du collectif Urgence Palestine 20eme (UP20), autour de ce qui construit – et éprouve – un groupe militant. Entre récit de lutte et doute, l’œuvre explore comment comment gérer des désaccords politiques dans un groupe qui est lui-même déjà situé dans un clivage politique bien plus grand 

cassiane c. pfund explore les strates et liens entre ce qui compose nos corps et nos systèmes : extraction des ressources, héritage colonial et mythe de la séparation. à partir du langage, se déplient les tensions qui s’inscrivent dans les gestes ordinaires, entre assimilation, effacement et (re)construction identitaire. ici, le rituel opère telle une mise en mouvement, une temporalité partagée qui cartographie des récits enfouis et invite à écouter les frottements qui persistent, même dans le silence.

L’exposition est accompagnée du texte poétique « Et le futur alors ? » de Nesrine Salem, dont le titre de l’exposition est tiré, qui vient questionner l’obsession de certain·es professionnel·les de l’art à chercher la part d’imaginaire dans le travail de l’artiste. À travers la prière de Tarawih, qui a lieu tous les soirs pendant le mois  du ramadan, Nesrine partage son expérience du collectif dans une mosquée.

Jo·hana Blanc est artiste, auteur et militant. Il a une pratique aussi bien personnelle que collective du texte, qu’il approche par l’écriture de fiction, l’entretien, la performance. Abordant des sujets aussi divers que l’ambition artistique, l’amour ou la disparition, Jo Blanc se demande à qui on parle, et à qui on donne la parole, quand on utilise des mots dans la sphère publique et dans un contexte artistique.

cassiane c. pfund est artiste et auteurice. Expérimentale, hybride et poétique, sa pratique part du texte pour se déployer sous de multiples formes. Autant de rencontres explorant les espaces de coexistence, d’intimité, de dialogue et de transmission.

L’exposition est accompagnée d’un texte de Nesrine Salem.